Lorsque Henry VII Tudor meurt c’est son fils Henry VIII qui monte
sur le trône d’Angleterre . Henry VIII sacrifié à la vindicte populaire un des trésoriers de son père à la
vindicte populaire : Edmund Dudley est décapité, Le fils de l’homme supplicié, témoin de la scène , deviendra plus tard un des hommes les
pus influents du royaume : John Dudley,Comte de Warwick. John Dudley aura 5 fils et une ambition
dévorante : régner sur l’Angleterre, à travers au moins un de ses enfants.
Lorsque son cinquième fils, Robert Dudley rencontre la jeune Amy
Robsart, fille et héritière unique d’un
gentilhomme de campagne, l’ambitieux John Dudley,( qui n’est pas encore le tout
puissant Duc de Northumberland), ne s’oppose pas au mariage des deux
adolescents. Il a d’autres fils à marier et avancer sur la route qui mène vers le
trône. On chuchote de John Dudley qu’il
aurait précipité en 1552 la mort du jeune roi Edward VI (héritier de Henry
VIII). Auparavant il aurait convaincu le jeune roi moribond, protestant convaincu,
de nommer comme héritière Lady Jane Grey, petite- fille de Marie, la sœur de
Henry VIII, (en esperant ainsi écarter du trónt l’héritière légale, Marie Tudor, fille aînée de
Henry VIII, catholique passionnée !) Mais outre ses convictions
religieuses, à savoir la haine du catholicisme et de la papauté , John Dudley,
tout puissant Duc de Northumberland, a une motivation plus profonde. Il arrange
un mariage entre son fils Guilford et
Lady Jane Grey et met Jane (adolescente très cultivée qui n’a jamais voulu régner)
sur le trône d’Angleterre. Au fond il espère régner en manipulant à sa guise les jeunes mariés.
Le règne de Jane Grey et de Guilford Dudley ne durera que 9 jours
et se terminera dans un bain de
sang
.Marie Tudor, Marie la catholique, (Bloody Mary) vaincra ses ennemis, fera emprisonner
à la Tour de Londres Lady
Jane Grey et
tous les mâles du clan Dudley. Tout le monde sera condamné à mort.L’ambitieux John Dudley, Duc de
Northumberland, son jeune fils Guilford et la pauvre et très innocente Lady Jane Grey seront tous les trois decapites.. Les autres fils Dudley resteront à la Tour de Londres , attendant la mort…
Et c’est là, à la Tour de Londres, à l’ombre de la mort, que
naît l’amour entre Robert Dudley et Elizabeth Tudor, la deuxième fille de Henry
VIII. Elizabeth vit, elle aussi, dans la terreur
d’une exécution, poursuivie à la fois par la
jalousie sexuelle et la haine
religieuse
de sa sœur vieillissante. Robert Dudley et Elizabeth Tudor ne cesseront de
s’aimer leur vie durant. Graciés, libérés de la Tour, ils attendent la fin du
règne sanglant de Marie. Finalement le rêve des amants se réalise en novembre
1558, lorsque Marie Tudor., fille aînée de Henry VIII rend l’ame. . Robert et Elizabeth ont tous deux 25 ans et toute la vie devant eux. Elizabeth I est reine d’Angleterre et Robert
Dudley est son favori, son amoureux, son
futur mari…
Et Amy Robsart , l’epouse de Robert Dudley ? Que devient elle dans tout cela?
Amy n’est jamais reçue
à la Cour. Elle vit seule ou avec des amis à la campagne. L’adolescente jolie
mais simple a cessé, depuis longtemps,d’ intéresser son mari. La jeune femme
est complètement
effacée devant la
brillante Elizabeth Tudor. Elizabeth, qui, déjà enfant, parlait couramment le
grec et le latin, l’italien, le français, l’espagnol… Elizabeth qui a eu comme
professeur
Roger Ascham, un
grand savant de la Renaissance… Elizabeth
dont la main est sollicitée par des princes et des rois… Et qui refuse toutes
les demandes parce qu’elle n’aime qu’un seul homme : le mari de Amy Robsart.
On sait que la jeune Amy est malade. Elle a, probablement un
cancer du sein. Elle souffre beaucoup, aussi bien sur le plan physique que
moral. Elle se sait en danger.
Les courtisans d’Elizabeth ont très peur. Et si Amy Robsart
disparaît, soit à cause de sa maladie soit à cause
d’un… « accident »… ? Et si Robert Dudley devient libre d’
épouser la reine ? Et si, co-
régnant, il se venge sur les familles des
nobles qui ont fait exécuter son père et son grand-père ?
Un jour de foire de 1560, tous les serviteurs de Cumnor
Place, où réside
Amy Robsart, sont
envoyés s’amuser au village. La suite est Histoire. On ne saura jamais ce qui
est arrivé. Lorsque les domestiques reviennent de la foire, ils trouvent
Amy Robsart morte, couchée en bas des
escaliers, la tête blessée, le cou rompu. Est- elle tombée ? S’est- elle
jetée
elle-même, par désespoir ?
L’a-t-on poussée ?
Tous les regards se tournent vers le mari. Et la reine.
N’étaient-ils pas les principaux intéressés dans la disparition de
l’épouse ? Si meurtre il y a eu,
qui l’a commis ? Qui l’a commandité ?
Elizabeth ordonne une enquête sérieuse et impartiale. La
conclusion de l’enquête : accident. Ou, à défaut, suicide. Pas d’acte
criminel.
Mais le mal est fait. Elizabeth ne peut plus épouser Robert
Dudley. (Mais le voulait-elle vraiment ? Voir à cet égard notre aricle
précédent, publié le 15 octobre 2012.) L’Europe entière, l’Angleterre entière
la rejetteront comme complice d’un meurtre.
La reine d’Ecosse, Marie Stuart, n’a-t-elle pas dit, en ricanant :
« La reine d’Angleterre va épouser son écuyer, Robert Dudley, maintenant,
qu’il a tué sa femme pour elle… »Le rêve de l’ambitieux Robert Dudley s’évanouit.
En disparaissant, Amy Robsart l’a privé du trône.
Pour illustrer cette deuxième partie de notre série, je vous
recommande la lecture d’une ouvre de jeunesse de Victor Hugo, « Amy
Robsart », pièce très mal reçue à sa représentation en 1828. Vous pouvez aussi lire le roman de
Sir Walter Scott, « Kenilwoth », écrit en 1821,
et trois livres de la romancière
anglaise Jean Plaidy (Victoria Holt) : « A Favorite of
the Queen », publié aux USA en 1971
par G.P.Putnam’s Son ( et en Grande Bretagne,
en 1955, par Robert Hale, avec le titre « Gay Lord Robert ».) .
Egalement par Jean Plaidy : « Queen of This Realm » ,
autobiographie imaginaire d’Elizabeth I, publié par Putnam’s Son en 1984.
Finalement sous le nom de Victoria Holt, Jean Plaidy a publié en 1978 «
My Enemy the Queen », autobiographie imaginaire de Lettice Knollys,
chez William Collins Sons&Co. C’est une
rareté et c’est passionnant !
Elisheva Guggenheim-Mohosh. Voir aussi mon autre blog, Les
Billets d’Elisheva Guggenheim,
www.elishevaguggenheim.blogspot.ch.
Prochain commérage : «Elizabeth I, une vieille
fille très courtisée. Troisième partie :Lettice Knollys. »
Ca aurait fait la joie des people magazines de l'epoque... Noemie
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