Elizabeth I, 1533-1603. Le plus grand monarque que
l’Angleterre n’ait jamais connu. Fille du roi Henry VIII et de la reine Anne
Boleyn. Déclarée illégitime lorsque sa mère, accusée d’adultère et d’inceste
est décapitée en mai 1533. Rétablie dans ses droits successoraux
avant le décès de son père. Monte sur le
trône en novembre 1558, à l’âge de 25 ans, après la mort de son demi- frère
Edward VI et de sa demi-sœur Marie Tudor (Bloody Mary). Appelée aussi
« Gloriana » ou encore : « La Reine Vierge ». Vierge,
elle déclarait l’être, avec fierté, sa vie durant. Mais l’était- elle
vraiment ?
Peu de célibataires dans l’Histoire ont été aussi courtisées
que cette reine coquette,flirteuse, remarquablement intelligente et
remarquablement narcissique. Ses courtisans, ses favoris, les Christopher Hatton, les Thomas Heneage, les Walter Raleigh,
les Comtes de Leicester et d’Essex, dansaient autour d’elle comme des papillons
de nuit autour d’une flamme…Elle jouait avec les prétendants étrangers,
Philippe d’Espagne, Eric de Suède, l’Archiduc Charles d’Autriche, les Ducs
d’Anjou et d’Alençon…Soufflant le chaud et le froid, désespérant tous ses
conseillers qui voulaient qu’elle se marie et qu’elle donne un héritier au
pays… Et qui comprenaient de moins en moins ses tergiversations, ses
faux-fuyants, son « cinéma »….
Quels étaient ses motifs ? Quel était son secret ?
Les historiens se perdent en conjectures. On parle de malformations
gynécologiques qu’elle cachait… On avance comme raison sa peur panique du
mariage au vu de ce qui est arrivé à sa mère, Anne Boleyn, et à la cousine de
sa mère Katherine Howard,
toutes deux
décapitées… On parle de son amour absolu du pouvoir qu’elle n’aurait jamais voulu
partager avec quiconque. Et on parle d’un terrible secret : de
l’accouchement d’un enfant illégitime à 15 ans. Une rumeur jamais vérifiée…
L’histoire de cette rumeur sera la première de nos trois réflexions consacrées
à la supposée virginité et au refus de se marier de la reine Elizabeth I.
Elizabeth a treize ans à la mort de son père. Déjà à ce
moment là elle reçoit une demande en mariage de l’Amiral Thomas Seymour, frère
de la reine Jane Seymour, troisième épouse de son père, morte en couches.
Thomas Seymour est donc l’oncle du jeune roi Edward VI. Au même moment Seymour
demande la main de l’autre fille de Henry VIII, Marie Tudor. Les deux
princesses refusent la demande de l’ambitieux Amiral, qui finit par épouser la
veuve (la sixième épouse) de Henry VIII, la reine Catherine Parr. Catherine
Parr
est très aimée par les enfants du
roi sanguinaire, et de tous les avis elle a échappé de peu au destin des
précédentes épouses, car Henry, obsédé par l’idée d’avoir un héritier mâle (que
Catherine ne lui a pas donné) et détestant les femmes savantes (Catherine Parr,
comme Thomas Seymour fut une fervente protestante) a pensé un temps de la faire
exécuter, elle aussi…
La pauvre Catherine Parr pense avoir enfin trouvé le
bonheur : après trois mariages à des hommes âgés, ou malades, ou
tyranniques
et sanguinaires, elle épouse un homme qu’elle
aime.Elle attend un enfant .Elle prend chez elle la Princesse Elizabeth, âgée
de 14 ans et la petite Lady Jane Grey (la future reine tragique) pour veiller à
leur éducation. Elle croit avoir fondé ainsi un foyer heureux. C’est sans avoir
compté avec le caractère volage et ambitieux de son mari. Elizabeth lui plaît
et il la poursuit de ses assiduités de manière éhontée. Il vient à sa chambre à moitié vêtu, chaque matin, pour la « chatouiller »
... Il découpe en morceaux sa robe de velours noir (qu’elle porte fièrement du
haut de ses 14 ans…) devant sa femme qui croit, la pauvre, à un simple jeu
taquin…Jusqu’au jour où son univers s’effondre : entre Thomas Seymour et
Elizabeth ce n’est pas un simple jeu mais une histoire d’amour
qui va très loin. (Jusqu’où ? Nul ne le
sait exactement…) Catherine, effondrée, renvoie Elizabeth. Elles ne se verront
plus jamais : Catherine Parr meurt en couches
et Thomas Seymour, un homme trop ambitieux,
qui fomente complot après complot, finira sur l’échafaud. Mais les rumeurs
courent… Une sage- femme raconte avoir été menée, les yeux bandés, vers une
maison où une très jeune fille
a
accouché d’un enfant …
Etait-ce la Princesse Elizabeth ? Etait- elle devenue
stérile à la suite de cet accouchement ? Etait-ce le secret qu’elle n’a
jamais pu, jamais voulu
révéler ?
Etait-ce
la raison de tous ses
volte-face,de toutes ses tergiversations
devant les nombreuses demandes en mariage ?Etait-ce la raison pour
laquelle elle
a toujours déclaré être et
vouloir rester la Reine Vierge ?
Pour illustrer cette réflexion je vous recommande de
visionner un très joli film datant de
1953,Young Bess de George Sydney. Le film est remarquable à plusieurs titres.
D’abord il sort
l’année du couronnement
de la reine Elizabeth II, année où tout le monde est fasciné par la royauté
anglaise. Jean Simmons ( dans le rôle de la jeune princesse Elizabeth ) et
Stewart Granger (dans le rôle de l’Amiral Thomas Seymour) sont, à l’époque,
mari et femme, après une liaison qui a fait scandale à cause de leur différence
d’âge. Donc, il y a une certaine similitude entre l’histoire d’amour sur
l’écran et la vie privée des deux interprètes principaux. Pour compléter le
triangle amoureux la MGM a engagé Deborah Kerr pour le rôle de Catherine Parr
(magnifique interprétation de l’actrice.). Et c’est Charles Laughton
qui joue à nouveau
Henry VIII, un rôle qui était déjà le sien en
1938, dans la Vie privée de Henry VIII d’Alexander Korda… Et, puisque nous
parlons des Hongrois, mentionnons la musique du film, composée par Miklòs Ròzsa
(Ben Hur, Quo Vadis…).Musique de toute beauté, selon l'avis de tous les spécialistes.
Elisheva Guggenheim-Mohosh. Voir aussi mon autre blog, Les
Billets d’Elisheva Guggeneheim,
elishevaguggenheim.blogspot.com ( blog consacré à des thématiques plus récentes).
Quant au prochain" commérage historique",
ce sera « Elizabeth I : Une vieille fille très courtisée. Deuxième
Partie :Amy Robsart. »
PS: Pour plus de détailles sur la vie de Catherine Parr, voir notre article récent, paru en septembre 2014: "Catherine Parr: une reine entre amour et peur", commerageshistoriques.blogspot.com. E.G-M.
Interessant, Noemie de Ste Lucie
RépondreSupprimer